Le vent, fort et violent, soufflait tout sur son passage cette journée-là. Poussière, végétaux, petites roches, Pokémons, rien n’y échappait. À cela s’ajoutait une température fraîche, presque froide. L’air claquait sur les rochers, se fracassant et contournant les géants pignons de pierres. Il y avait peu d’être vivant dans les environs, surtout à cette heure de la journée. Même le soleil avait la décence d’aller se couvrir, loin du territoire des dragons. Peu s’aventurait ici d’ordinaire, alors par ce temps, le jeune Légendaire se senti bien seul.
S’amusant à contourner les grands champignons gris en voltigeant et tournoyant, avec et contre le vent, l’Oméga ouvrait l’œil, à la recherche d’un potentiel partenaire de jeu. Hélas, à des milles aux alentours, il n’y avait pas âmes qui vivent. Cela l’attrista quelque peu. Il commençait à s’ennuyer, seul. Il commençait également à se souvenir...
...à se souvenir de son ancien territoire. De comment la chaleur de sa famille adoptive l’avait enveloppé ses quelques années de vies. Il les avait aimés, sa sœur et sa mère. Bien sûr, sa mère ne partageait plus aujourd’hui cette affection pour lui. Or, bien que cela lui fasse beaucoup de peine, il en n’aimait pas moins sa mère.
Quant à sa sœur, elle lui manquait chaque jour. Cette grande sœur qui prenait toujours soin de lui, qui lui souriait même lorsqu’Il commettait une bêtise, qui le complimentait, qu’il l’aidait à devenir grand et courageux. Cette sœur lui manquait. Sa sœur lui manquait. Leurs jeux lui manquaient. Il pensait souvent à elle, les yeux rivés vers l’horizon, se demandant si elle aussi, elle pensait parfois à lui. Est-ce qu’il lui manquait, à Latias ? Il était sûr que si. Ils n’avaient vécu séparés avant son départ. Et puis, ils s’entendaient si bien ! Il était tout simplement impossible que sa grande sœur l’ait oublié. Elle avait un trop grand cœur pour ça.
Le Pokémon au duvet neige et océan s’élança un peu plus loin entre les rocheuses. Il avait commencé à reconnaître l’endroit. Pour y être venu se baigner plusieurs fois, il savait qu’un lac prenait place un peu plus loin. Une magnifique étendue d’eau scintillant de mille et un feux. Il adorait y plonger et se laisser glisser dans le liquide.
Alors que Coéos allait faire demi-tour –l’air était bien trop frisquet pour une baignade improvisée, un cri de détresse se fit entendre.
Et cette voix – Oh, cette voix ! Il l’aurait reconnu entre mille ! Cette voix !
La voix, la belle et chantante voix de sa sœur, déformée par la peur.
Ni de une, ni de deux, le doux Pokémon s’élança au secours de sa sœur.
Au milieu d’une étendue bleu, des filets d’eau étaient envoyés ici et là. Au centre, une forme blanche et rouge. Sa sœur, oh, sa sœur adorée ! Elle était en danger !
Alors qu’il entrait dans le champ de vision de sa sœur, le Latios s’approcha d’elle, lui demandant d’une voix forte qu’il tentait de rendre stable :
COÉOS. - Donnes moi tes pattes ! Je vais te tirer !
Lorsque la Latias, sa jumelle de cœur, sa moitié, lui tendit ses pattes, il la tira de toutes ses forces vers le haut. Vif comme un éclair, il se glissa sous elle pour qu’elle retombe sur son dos. Il se doutait qu’avec l’eau contenue dans ses ailes, elle ne réussirait plus à s’envoler. Aussi, il s’envola avec son précieux fardeau jusqu’à la rive. Le jeune Pokémon avait beau être fort, sa sœur n’était pas un poids plume.
Avec précaution et tendresse, il vint la déposa loin de l’eau. Il s’écarta par la suite pour lui laisser le temps de respirer. Il avait tant de questions à lui poser ! Mais tout d’abord, il voulut s’enquérir de son état.
Inquiet, il demanda :
COÉOS. – Grande sœur, ça va ?