Une nuit comme les autres
Comme la majorité des soirs, j’étais seul.
Une fenêtre laissant passer les rayons de la lune en haut, une pile de livre fermer à gauche, une pile de livre fermer à droite et un livre ouvert au milieu dont les pages étaient tourné de façon délicate par mes mains vertes.
Comme tous les soirs je ne dormais pas, je n’en avais pas envie d’ailleurs. Je travaillais.
Où dormir d’ailleurs ? L’on me demande très souvent où se trouve mon antre ou ma caverne afin de pouvoir me trouver facilement en cas de problème.
Le problème est justement que je n’en ai pas. Je n’ai jamais pris le temps de me chercher un “chez moi” afin de me reposer. Je n’en avais pas besoin, je n’avais pas besoin d’un lieu spécifique pour dormir. Je tombais parfois de fatigue et donc dormais à la bibliothèque ou alors je faisais une sieste dans un lieu avec une atmosphère atypique. Pourquoi donc se cantonner à un lieu alors que nous pouvons nous reposer sous des panorama différents ?
Et par conséquent avoir ces rêves influencé par l’environnement et ne jamais être sûr de savoir quel type de rêve ou de cauchemar allons-nous vivre. L’imprévisibilité du monde des rêves est magnifique.
Lorsque la dernière page du livre fut tourné et la couverture referme mes mains déplacèrent automatiquement le livre sur le haut de la pile de gauche et prirent un livre du haut de la pile de droite pour l’ouvrir sous mes yeux et elles recommencèrent leurs mécanismes digne d’une horloge parfaitement réglé.
Pourquoi donc tout ce travail Cinério ? Pourquoi ne veux-tu pas nous en parlez Cinério ?
Tel était les paroles de mes chers confrères. Non, ce travail est mien, je ne pouvais pas laisser ces personnes se l’approprier et le modifier à leurs guises. Je ne pouvais laisser leurs pattes sur mes recherches qu’ils pourraient trouver hérétique ou tout simplement farfelue. J’étais seul.
Un autre livre passa sur la pile de gauche et un livre de la pile de droite se retrouva sur la table d’opération.
Toutes ces personnes. Ces êtres vivants se trouvant trop bien dans le passé pour ne pas chercher à l’améliorer encore plus. Si seulement notre espèce pouvait se réveiller, pourquoi donc ne voit-il pas que les humains nous dominent grâce à leurs avancé dans leurs recherche. Le plus brillant d’entre nous est incapable de comprendre la moindre once de savoir humain. Mais là n’est pas la question, le problème des humains est secondaire pour ce qui risque d’arriver.
Le livre, dépiauté de ces informations se retrouva sur la pile de gauche et mes mains attrapèrent de l’air là où se trouvait précédemment la pile de droite. Je poussai un soupir et regarda par la fenêtre se trouvant juste au-dessus de moi.
La lune était pleine ce soir et était parfaitement aligné avec l’encadrement de la fenêtre, les rayons éclairaient mon visage. La bibliothèque était d’un calme religieux. Elle me rappelait ces nuits où je n’arrivais pas à dormir lorsque je n’étais encore qu’un Tarsal et des chansons qu’utiliser ma chère mère de sa belle voix :
So much blood, so much pain,
Just to see the sun again,
One day soon, freedom shall ring,
So proclaims the mountain king.
Je m’étonnais moi-même, inconsciemment je m’étais mis à chanter. Je n’avais jamais chanté. Et pourtant le résultat ne me semblait pas trop mal et me fis sourire : une voix légèrement grave, mais restant tout de même la voix d’un gardevoir.
Un bruit sourd d’un rayon voisin m’arracha à mes pensées.
Il me semblait pourtant que cet endroit était vide.
Qui est là ?Aucune réponse. Généralement lorsqu’une personne ne répond pas lorsque l’on demande, c’est quel espère que vous ne l'aviez pas vu et qu’elle vous surveille en ce moment même. Je me décidai à me rendre d’où provenait le son.
Arrivé au lieu concerner, il n’y avait personne. Seul un livre étendue sur le sol, probablement simplement tombé d’une étagère. Je le ramassai et le rangeai à sa place. Je m'apprêtais à retourner à mon rayon quand un détail attira mon attention : un miroir au bout du rayonnage. Je ne l’avais jamais remarqué… peut être a-t-il était installé il y a peu ?
Je m’approchai lentement et ce que je vis dans le miroir me glaçais d’effroi : un spectre de grande taille, piques sur la tête et yeux de mort une vision de cauchemar en somme. Je mis quelques secondes à réaliser que ce n’était que mon reflet.
J’avais le teint blême malgré qu’il soit naturellement blanc comme tous les gardevoirs et des cernes se dessinaient sous mes yeux, j’avais l’air “d’un mort marchant parmi les vivants”.
Je m’asseyais face à ce miroir, le menton sur les genoux et les bras serrant mes jambes.
Je m'observais ainsi pendant un temps indéterminée, quelques minutes ou peut être quelques heures.
Je faisais décidément peur à voir.
Qu’étais-je devenue ?
Pourquoi dois-je rester tant seul ?
Pourquoi es ce que je ne passe plus du temps pour moi même ?
“Non… je ne dois pas douter, si je ne le fais pas. Qui le fera ? Je dois le faire… pour le futur. Je dois le faire… il n’y a pas de grand projet sans petit sacrifice. Qu’est-ce que ma vie comparée à celle de toutes les autres ? Je dois le faire pour leurs futurs, même si je dois gâcher cent de mes vies.”