Mon enfance, étrangement, je m'en rappelle très bien.
Contrairement à beaucoup de pokemons qui souvent, cette période-là, l'oublie assez rapidement. Ne croyez pas que j'apprécie cela; j'aurais de loin rêver tout oublier. Que ces moments qui auraient dû mettre si chères, ne soit que de vagues souvenirs. Que ces personnages que j'ai tant chérie ne soit plus de ce monde à présent. Oui, c'est cruel. Mais c'est ainsi. Je ne supportais et supporte encore moins aujourd'hui ces pokemons qui se disent "ma famille". Enfin bref, commençons.

Je suis née, comme tout pokemon qui se respecte, dans un de ces champs d'orchidées. Plus précisément, celui du territoire des Edáfous. Et c'est après quelques secondes, restée sur place, que je fus remarquée par une grande et magnifique Dragmara. Femelle douce et docile de sa confrérie, elle recherchait un pokemon à qui elle pourrait enseigner ce don qu'elle avait reçu à la naissance: celui de la parole. Ses mots étaient doux, recherchées.
Elle savait parler, calmer les tensions et apaiser les âmes tourmentées.
Ma mère était une femelle pacifique dans l'âme qui, en me voyant et malgré les rumeurs circulants sur les membres de mon espèce, décida de m'élever,
de m'éduquer à sa manière. Elle refusait que je ne me batte, que je ne me chamaille avec les autres Oméga. L'enfance que j'eus alors n'était pas celle que, maintenant, j'aurais aimé avoir. Regarder les autres enfants se battre,
s'embêter gentiment, se rouler par terre pour se battre sous le regard attendris de leur parent... Je n'ai rien eu de tout ça et encore aujourd'hui...
Je regrette. Je n'avais aucun ami; mère le refusait ! Pour elle, nous vivions dans une confrérie de brutes épaisses et sa nature surprotectrice, possessive refaisait souvent surface quand elle me voyait, fixant avec envie mes "camarades". Mais alors, pourquoi être rester si elle exécrait autant les Edáfous ? C'est simple. Elle était une lâche, peureuse qui ne souhaitait pas affronter le monde extérieure seule, sans défense. Malgré ses dires et ses explications, je voyais très bien qu'elle mentait à ceux qui la pensait être son ami. Que ses sourires bienveillants et  ses regards doucereux n'étaient là que pour amadouer les mâles de nos confrérie, pour sa protection. J'aimais ma mère. Sincèrement. Mais ces manipulations... Je ne pouvais m'empêcher de la trouver pitoyable.

En bref, mon enfance s'est passée sans que je ne puisse réellement en profiter. Ma mère étant bien trop occuper à appliquer sur la petite Embrylex que j'étais son éducation. Bien entendu, les années passant, je fus de plus en plus repoussée par ses méthodes d'apprentissage et surtout, "sa vision du monde".

Je ne voulais pas être pacifique, je voulais combattre !

Je ne voulais pas m'expliquer avec des mots et des phrases, mais bien avec mes griffes et mes crocs !

Ce mode de vie ne me plaisait pas. Et quand j'évolua en Ymphect, mon caractère s'affirma. Malgré les tentatives, vaines, de ma mère, je refusa désormais d'adopter ses méthodes. Cela ne lui plu bien entendu pas; elle haïssait la violence, le désordre et le chaos. Contrairement à moi. Tout ça...
Ces choses qu'elle repoussait tant, coulait dans mes veines. Mon espèce, que se soit en tant qu'Embrylex, Ymphect ou Tyranocif, acceptait et appliquait cela. Je fus donc ainsi forcée de quitter ma mère qui refusait de m'accepter en tant que fille, tant que je n'aurais pas changé de comportement. Eh. Encore aujourd'hui j'en rigole; que croyait-elle ? Que j'allais la suivre, car elle me manquait ? Il en était hors de question. Maintenant qu'elle n'était plus dans mes pattes, je pouvais enfin vivre ma vie, sans avoir à me soucier de ma posture, de mes paroles. Beaucoup de pokemons de ma confrérie furent étonnés de mon changement de caractère, mais cela n'en gêna aucun. Bien au contraire ! Ils m'avouèrent me préférer ainsi, libre de mes mouvements, de mes paroles. Que ma violence, autant physique et verbale, ne les gênait pas tant que ça. Car beaucoup d'entre-eux avait l'habitude de ce comportement. Et que malgré tout, je savais ne pas dépasser les limites que mon Alpha m'avait imposé.

Ainsi, m'étant enfin séparée de ce qui me servait de mère, je pus évoluer en ma forme finale: Tyranocif. J'étais devenue plus forte, plus agressive. Mais aussi beaucoup plus confiante, sûre et autoritaire. Et en même temps arriva la mort de notre estimé Bêta. J'en fus effroyablement touchée, tout comme le reste de ma confrérie. Mais ce qui s'en suivis, le départ de l'Epsilon, partant à la recherche du nouvel élu, jamais je n'aurais cru que cela puisse arriver un jour. Vous l'aurez deviné, je fus "l'élue" choisie. Quand je vis, avec stupeur, le signe des Edáfous apparaître sur mon buste, je n'avais su que dire. Comment était-ce arrivée ? Étais-je seulement sûre de pouvoir gérer ce rôle, si important ? Il ne me fallut que quelques secondes pour lever ma patte en l'air, jurant devant tout les Gammas, Omega... Devant l'Epsilon et l'Alpha... Que je les aiderais, les protégerais jusqu'à ma mort.

Que ma force, mon agressivité, ma violence servirait à les défendre.

Je jurais de faire honneur à ma confrérie ainsi qu'à Arceus, pour le remercier de m'avoir ainsi permis de prouver ma loyauté.

Je jurais de faire de son choix, le bon.