Au final, Katharistis n’avait pas réellement perdu sa liberté comme il le craignait. Il était toujours libre de ses mouvements, il pouvait aller où bon lui semblait et quand il le voulait. Le vent du nord qui le suivait depuis toujours lui collait encore à la peau. Il pouvait encore avoir le loisir de le sentir se lover et passer entre son pelage. De plus, les autres territoires ne fermaient jamais leurs portes même à ceux qui venaient d’une autre confrérie et ça, c’était sans doute la meilleure nouvelle que Suicune avait pu apprendre. Alors il lui était encore plus aisé de concilier son rôle et sa dette envers l’univers avec son insatiable désir de courir ; de sentir ses pattes se détendre. Pour un peu, il aurait presque pu croire que cette règle était là pour lui, pour le satisfaire. Mais il n’était pas non plus un Pokémon dupe. Il avait parfaitement conscience qu’Arceus avait d’autres choses plus importantes que lui à régler. Plus importante que la préservation même de leur monde. Katha’ poussa alors un léger et bref ronronnement sonore que l’on pouvait facilement comparer avec un soupire. Il réagissait ainsi à chaque fois qu’il s’imaginait les diverses raisons qui pouvaient pousser un grand Pokémon comme Arceus à rester cacher dans son coin sans jamais se montrer aux yeux de tous. Il ne comprenait pas. Il avait du mal à le concevoir, en réalité. Comment pouvait-il à ce point faire le sourd en ignorant ses enfants ? Et qu’on ne lui parle pas des sphères. Malgré tout, ça avait tout de même un peu de mal à le convaincre qu’Arceus était toujours parmi eux. Non, réaliste. Nuance. Ça n’avait rien à voir. Il préférait voir les choses ainsi pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Voilà son point de vue.
Ses pattes foulaient le sol avec une légèreté, une discrétion et une souplesse dont on ne le croirait pas forcément capable. Il progressait dans la pénombre de la nuit sans se faire remarquer, comme s’il chassait quelque chose ou quelqu’un. Or, il n’en était rien. En fait, se déplacer de cette manière, c’était une habitude qu’il avait pris au fil du temps pour surprendre les autres Pokémons qu’il croise avant que ce ne soit l’inverse qui vienne à se produire. Pour faire simple, il couvrait ses arrières mais également ses avants en tentant de n’omettre aucun point faible. La nuit était particulièrement hostile, surtout dans ces bois. Alors quand on a conscience de prendre le risque de se faire attaquer, on prévoit une riposte. On ne sait jamais sur quoi ou sur qui on peut tomber. Et même Katharistis est susceptible d’avoir quelques surprises. Ce soir-là, il ne s’attendait pas à le voir, en effet. Pourtant, il était bel et bien là. En chair et en os. Ce Lucario qui hantait ses pires cauchemars. Ce Pokémon qu’il savait devoir rencontrer à nouveau. Il était désormais temps, semble-t-il. Lentement et silencieusement, tous les sens en alerte, il s’approchait de lui. Il semblait scruter le rivage d’en face. Hésitait-il à passer le cap en franchissement cet obstacle ? Ou attendait-il que le Suicune se manifeste ? Qu’importe, Katha’ ne tergiversa davantage. Sentant le frisson monter en lui, il fit quelques pas supplémentaires dans la direction du Lucario et décida de déclarer sa présence. Avec un mot. Un seul. Froid. Haineux. Méfiant… « Toi… » Il le reconnaissait sans que ce soit réellement le cas. Quelque chose semblait encore avoir changé chez ce Lucario. Mais quoi ? Katharistis fronça les yeux et commença à comprendre. Son apparence. Elle n’était plus la même. Pourquoi ?
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Sujet: Re: You are my nightmare. Jeu 23 Juil - 5:48
Amarante
Une fois encore, voilà une journée bien remplie. Combien avaient attendu à l'entrée de ton antre pour recevoir des soins ? Je ne sais même plus, je crois que je me suis perdu dans mes comptes au bout d'un certain moment. Entre les blessés sérieux et les douillets, tu avais eu du travail, comme à chaque fois que le soleil pointait le bout de son nez. Mine de rien, même sans t'en apercevoir, je crois remarquer que tu te fais lentement à ce quotidien de plaies et de bosses. Au début tu piquais une crise en te réveillant, furieux contre toi, contre Arceus et contre le monde entier. Furieux de ne pas avoir eu le droit d'être grand toi aussi. Furieux que l'on se soit moqué de toi en t'offrant une âme de conquérant qui ne pourra jamais rien posséder. Puis tu passais à un autre stade, un profond désarroi. Je ne t'ai jamais vu pleurer, mais parfois j'avais l'impression que tu n'étais pas loin des sanglots. Es-tu aussi trop fier pour pleurer ? Jugeais-tu qu'il s'agissait d'une faiblesse ? Alors que c'est un sentiment tout à fait noble qui prouve que tu es encore capable d'amour ? Peut-être ne te comprendrais-je jamais, une chose est sûre, plus le temps passe et plus j'ai l'impression de te connaitre bien que quelque chose d'essentiel semble encore m'échapper.
Tu avais regardé le soleil se coucher debout sur un rocher, les bras croisés sur ton torse. Arborant encore et toujours cette grimace sérieuse et concentrée. Demain allait-être un nouveau jour, mais quoique j'en dise, je le vois bien tu ne seras jamais satisfait d'une vie qui consiste à prendre soin des autres. Dans ton esprit, c'est le contraire qui semble logique, qui semble normal. Mais il faut te rendre à l'évidence, ton monde, tu ne vis pas dedans. Tu vis dans celui d'Arceus. Celui-là même qui t'a profondément trahi en donnant un pouvoir encore plus grand à l'un de ses enfants alors qu'il n'en avait pas besoin. Alors qu'il disait ne pas en vouloir. Résultat, il est second gardien d'une sphère de pouvoir et toi, tu n'es qu'un mur auquel on parle pour soulager ses maux. Et qui t'écoute à toi ? Personne. Peut-être parce que tu ne te confies pas, mais c'est uniquement de ta faute. Tu regardes le ciel empourpré en imaginant que c'est Katharistis que tu vois agoniser. Et ça te fais mal, au moins autant que ça te soulage. Des frissons d'horreur et de satisfaction remontent le long de ton échine et se mêlent pour former une sorte de bouillie incompréhensible. Tu ne lui pardonneras jamais.
Sans raison précise, tu as marché droit devant toi pendant un long moment pensif. Tu tentais de le comprendre, ce Suicune, ce Dieu, ce monde. Mais tes réflexions n'aboutissaient à rien et c'était déprimant. Tu t'es arrêté quand le pont abandonné te fis face. Les cordes rongées par le temps et toutes sortes de parasites semblaient à peine tenir au-dessus du vide. Les planches de bois lisses et pourtant pleines de trous paraissaient pourries. Peu de pokémons osent traverser et tu ne t'es jamais demandé pourquoi. Cela valait-il la peine de risquer sa vie pour passer de l'autre côté alors qu'il existait d'autres chemins ? Tu n'en savais trop rien même si tu penchais davantage vers un oui. Toujours à la recherche de reconnaissance et de moyens de te surpasser, tu avais envie de tester ton courage et tes réflexes s'il fallait que cette chose se brise sous tes pieds. Tandis que tu fixais l'arrivée encore incertain, tu ne fis pas attention à cette créature qui s'approchait lentement de toi. Jusque ce qu'un mot un seul soit prononcé d'une manière que tu reconnaitrais entre mille. Sa voix, son intonation, sa façon de le dire et de le glisser... Lui que tu n'avais pas vu pendant de temps alors que tu l'avais tellement cherché pour l'aider à faire respirer ses entrailles... Pourquoi avait-il fallut que ce soit lui qui te trouve ? Pourquoi était-ce toujours lui avant toi ? Pourquoi le destin n'avait-il que faire de tes désirs ? Tes pupilles s'étaient étrécies à cause de tout cette colère que son simple nom contenait dans ton esprit. Une grimace lentement déformait tes traits tandis que tu tentais de contrôler cette rager sans succès. Le seul moyen que tu as trouvé pour ne pas lui sauter à la gorge immédiatement, c'est de rire aux éclats. Un rire forcé, nerveux, un rire puissant qui résonnait comme une sorte d'appel.
<<Katharistis... C'est drôle que tu viennes me trouver maintenant, je me demandais justement comment j'allais pouvoir te faire souffrir autant que j'ai souffert. Dois-je t'arracher le cœur comme tu m'as dérobé le mien ? Ton agonie ne sera jamais aussi longue que la mienne, quelle injustice ! >>
Un feu bleuté naissait sur tes pattes avant, enveloppait doucement ton corps. Tu t'es tourné pour le voir, mais pas suffisamment pour lui faire face. Il ne méritait pas de te regarder dans les yeux et pourtant, il osait le faire. Comme s'il n'avait rien fait et que c'était toi le coupable dans toute cette affaire. Balivernes ! Tu l'as toisé, toisé comme un moins que rien. Dans ce regard plein de mépris et de reproches, tu l'as clairement défié de s'approcher plus près s'il osait. Les flammes qui te recouvraient partiellement n' s'intensifièrent pas, pas encore. Pas maintenant. Je dois le surprendre, le prendre par surprise, c'est ma meilleur chance.
<< Tu dois en avoir des choses à me raconter pas vrai ? Alors ? Es-tu heureux ? Tu dois l'être j'en suis sûr. Tu suintes presque autant de bonheur que lors de notre première rencontre... tu me dégoûtes... >>
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Sujet: Re: You are my nightmare. Dim 26 Juil - 10:43
Katharistis
You are my nightmare
Pourquoi avait-il fallu qu’il tombe sur le seul Pokémon qu’il n’avait réellement pas envie de retrouver ? Pourquoi maintenant alors qu’il voulait seulement être en paix ? Des questions auxquelles il n’avait hélas pas les réponses. Katharistis reporta à nouveau son intention sur Amarante lorsque ce dernier se mit à rire aux éclats en le reconnaissant. Un rire qui n’avait rien de joyeux, bien au contraire. Il était puissant, forcé, méprisant… Et sans doute était-ce la seule façon « adéquate » qu’il avait trouvée pour réagir. Katha’ n’en fut pas chamboulé pour autant. C’était même plutôt l’inverse. Il faisait tout pour rester complètement impassible en se dressant fièrement face au Lucario. Il ne craignait pas non plus le fait que ce dernier prenne cette attitude pour de la provocation. Qu’il attaque. Il savait se défendre et même répliquer. Il s’était préparé à ça car il l’avait bien compris, avec Amarante, faire usage de la diplomatie, ce n’était plus possible. Le Suicune le regrettait mais il avait fini par s’y résigner. Comme il avait fini par accepter de prendre ses paroles blessantes dans le museau. Et parfois, il lui arrivait de les rendre. « Venant de ta part, je ne m’attendais pas à une autre réaction… Cela dit, sache que j’étais bien loin de te chercher. Et ton cœur, si toutefois tu en as eu un un jour, ce n’est pas à moi que tu dois sa disparition mais à toi et toi seul, Amarante. » Il ne laisserait pas passer cette réplique. C’était quasiment une certitude. Mais au moins, entre eux, les choses commençaient à être un peu plus claires. Le Suicune ne se considérait pas comme responsable du comportement du Lucario et encore aujourd’hui, il ne saisissait pas entièrement le pourquoi du comment de cette haine envers lui.
Katharistis ne fit pas non plus attention à l’étrange feu bleuté qui commençait à lécher le pelage du Lucario. En revanche, il vit très clairement le regard plus que malsain et dénigrant qui lui était lancé… Comme le fait qu’Amarante ne s’était retourné qu’à-demi sans juger nécessaire de lui faire entièrement face. Pour le Suicune, ce n’était pas une question de mérite… Mais bel et bien de lâcheté de la part de celui que l’on pourrait voir comme son rival. Il refusait de se faire insulter de la sorte alors oui, il allait répondre à son défi et pour lui, il ferait même une impasse à ses habitudes en se montrant bien moins courtois et aimable qu’à l’accoutumée. « Je ne pense pas avoir de compte à te rendre. Mais pour te répondre, oui, je suis heureux. Sûrement à peu près au même niveau que toi qui respire le mépris et la haine malgré le fait que tu sembles avoir changé, au moins physiquement. » Il laissa quelques secondes s’écouler et en profita même pour s’avancer un peu plus dans la direction de son interlocuteur parce qu’oser ne lui faisait pas peur. « Si je te dégoûte à ce point et que tu es si blasé par l’existence, pourquoi ne tentes-tu pas la traversée de ce pont ? Ou mieux, pourquoi ne te jettes-tu pas directement dans le ravin ? Toi qui n’a même pas le courage pour me faire face. » Prononcer ce genre de mots n’était pas dans les habitudes de Katharistis et d’ailleurs, il ne les pensait pas réellement. Du moins, pas aussi durement. Seulement, c’était le seul moyen qu’il avait trouvé pour faire comprendre à Amarante que lui aussi commençait à être « blasé » par son attitude.
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Sujet: Re: You are my nightmare. Dim 16 Aoû - 19:18
Amarante
Ta relation avec le pokémon légendaire avait toujours été compliquée, depuis le premier regard que tu lui avais lancé, tu savais que rien ne serait simple. Parce que vous êtes différents. Et quoique l'on puisse en dire, la différence peut devenir motif de haine tout comme elle peut l'être d'admiration. Je ne parle pas seulement du plan physique mais bien du caractère. Il est calme posé, tandis que toi tu n'as toujours été qu'un volcan prêt à exploser à n'importe quel moment. Un amas de sentiments confus qui ne sait pas comment se tempérer. Tandis que ton némésis, lui, aussi pur et fluide que de l'eau n'a jamais semblé perdu, désorienté ou même pris de court par quoique ce soit dans son existence. Comme s'il prenait les choses telles qu'elles venaient, sans essayer de les changer, dans la plus grande acceptation qui soit. Une chose que tu ne peux envisager, étant donné que tu es persuadé que tout peut s'acquérir, du moins, tu t'accroches à cette espoir avec la force du désespoir. Il est le tableau même de tout ce que tu veux et rien ue ça, à tes yeux, ça justifie ton attitude envers lui. Pour toi, tout es simple. Tu n'es pas du genre à t'embrouiller l'esprit avec des regrets. Tu ne dis pas gris, tu ne fais pas dans la demi-mesure qui t'exaspère, c'est soit noir, soit blanc. Et quelque soit ta décision, aussi irréfléchie soit-elle, tu ne reviens pas dessus. Même quand parfois, tu te rends compte que tu t'es amèrement trompé, tu fermes les yeux et tu continue ton chemin. Parce que revenir sur tes pas, ce serait montrer que ton esprit faible est capable de renoncer, et tu ne peux pas l'envisager... Il t'es souvent arrivé de te demander, si tu ne t'étais pas emporté trop rapidement à l'encontre de ton ancien ami. Après tout, il n'avait décidé de rien, tout était l’œuvre d'Arceus. Même en faisant cette constatation tu ne fis aucun effort pour éteindre l'incendie animant ta colère, pire encore, tu as fait comme si tu ne savais pas.
Sa remarque au sujet de ton cœur possiblement inexistant ne t'affecte pas. Du moins, le fais-tu croire. Parce qu'elle te blesse en vérité. Tu pourrais en pleurer, en sangloter, mais ton visage aux traits durs se bat farouchement contre ce sentiment et sa démonstration pitoyable. Katharistis à toujours su trouver les mots qui t'ont soulagé, de la même manière, il excellait dans ceux qui te faisaient mal. Et tu espérais secrètement que ton venin avait le même effet sur lui, au moins tout autant que tu regrettais de ne pas savoir comment et quand arrêter ce carnage. Quand il souligna le fait que tu respirais le mépris et la rage, il n'avait pas tort et tu en avais parfaitement conscience. Mais il avait oublié que cette haine lui était entièrement réservée. Jamais il n'avait eu autant envie d'en découdre avec quiconque dans l'univers. D'ailleurs, toi, étais-tu heureux dans la voie que tu avais choisie ? Tu ne le savais pas vraiment. Tu ne te percevais pas non plus comme malheureux, mais il n'y avait rien de plaisant dans ton existence. Ce qui ne fit qu'accroître la jalousie qu'il t'inspirait. Comme quoi la limite n'avait pas encore été atteinte, effrayante constatation tu ne trouves pas ?
<< J'ai évolué et je suis devenu plus puissant. Un des seuls plaisirs de la vie qui te sera interdit. Tout ce mépris n'est dû qu'à ta présence désagréable en un lieu que je pensais hors de ton influence. Mais après tout, nous sommes proches d'une source d'eau, j'aurai dû penser à te chercher ici pour commencer... Du temps où je n'avais qu'un désir, répandre tes tripes de traître sur le sol. >>
Des mots durs, au moins autant pour toi que pour lui. Chaque phrase te serre la gorge et te brûle les lèvres, mais tu ne reviens jamais en arrière, c'est comme ça que tu as choisis d'être. Il te lance un défi, du moins tu le prends comme tel. Celui de traverser, ou celui de sauter pour en finir avec la vie. Tu as beau trouver beaucoup de choses déplaisantes dans l'existence, tu aimes vivre. Tu as besoin de vivre et de te prouver à toi même que tu es assez fort pour résister au monde et à ses obstacles aussi difficiles à franchir soient-il. Bien que l'idée de mourir t'ai déjà vaguement traversé l'esprit, tu n'as jamais pu t'y résoudre. Parce que mine de rien, tu es persuadé que ton existence à un but, peu importe lequel, il y en a un, c'est une raison suffisante pour continuer d'avancer. Et si tu n'es rien, alors tu deviendras plus que ce que tu étais. Prouvant ainsi que n'importe qui peut réaliser ses rêves. Des pensées nobles et courageuses, mais cette part de toi tu la cache sous une terrible arrogance, c'est bien dommage. Tu n'es pas si mauvais et méchant qu'il n'y parait... Katharistis semblait l'avoir aperçu avant de te démolir de l'intérieur. Emplis de cette arrogance sans nom, ce de besoin de prouver que tu peux le faire même si ce n'est pas nécessaire, tu lâches un petite onomatopée méprisante. Un sifflement de serpent, lui faisant comprendre par ce simple bruit que tu n'as pas peur et que tu le déconseille de te sous-estimer. Tu croises tes bras sur ton torse et lui fais face, sans pour autant arborer une expression plus douce ou plus vilaine.
<< Penses-tu de manière tout à fait sérieuse que la mort m'effraye ? Si je dois mourir aujourd'hui alors ainsi soit-il, que le destin prenne mon âme je n'ai jamais essayé de m'y opposer. >>
Même si tu ne crois pas dans le pouvoirs des légendaires, tu ne nie pas celui d'Arceus ne nie pas non plus son influence sous chaque être vivant peu importe son implication dans le monde. Tu n'es pas fou, ignorant ni même idiot, tu es juste colérique et jaloux. Tu laisse retomber tes bras le long de ton corps et inspire profondément. Tu n'as pas peur de la mort, ce qui n'empêche pas ton coeur de battre la chamade. Te dépasser encore et toujours, te prouver que tu es quelqu'un, voilà ce qui va motiver tes jambes à chaque pas sur ce pont branlant pouvant s'écrouler à tout instant. Tu fais le premier pas, le plus difficile, avec une certaine lenteur dans ton geste. Tu tournes le dos au Suicune qui te regardes sans doute avec insistance. Qu'il te regarde pendant que tu remportes la victoire, qu'il ne se gène surtout pas. Tes pattes inférieures se posent sur le bois pourrit tandis que tes pattes supérieures effleurent les cordes rongées. Un grincement inquiétant se fait entendre. Tu déglutis silencieusement, si concentré que tu en oublies presque de respirer. Tu avances jusqu'à la moitié. Ton coeur tambourine si fort que ça en est douloureux. Tu te tournes vers le légendaire pour lui faire face. D'une voix légèrement mal assurée, un sourire de vainqueur se rapprochant plus de la grimace soucieuse tu déclares :
<< Tu n'as toujours eu de cesse de me sous-estimer, tu n'as toujours eu de cesse de te moquer de moi et de me mentir. J'ai toujours été honnête avec toi et j'ai toujours été plus valeureux. La preuve est faite. Si tu te penses capable de rivaliser avec moi, pourquoi n'irais-tu pas me rejoindre de l'autre côté ? Allez, montre-moi ce dont tu es... WAAAAAAAH ! >>
Un cri qui jaillit de ta gorge tandis que deux planches se brisent sous tes pattes. Surprise et terreur s'y mélangent étrangement, mais tu n'as pas le temps d'y penser, tu chutes ! Alors la mort vient-elle vraiment te quérir ? Tu ne pensais pas disparaitre si jeune, tu ne veux pas disparaitre maintenant ! Alors dans un geste qui résulte plus du réflexe que d'une parfaite maîtrise de ton corps, l'une de tes pattes parviens à s'accrocher au bord d'une planche, l'autre fait de même presque instantanément et le reste de ton corps penche dans le vide. Tu regardes vivement en bas, et l'adrénaline parcourt chaque parcelle de ton être. Si tu tombes, tu meurs. Aucune chance pour toi de te rattraper, malgré tous tes entrainements, tes jambes se briseraient en mille morceaux et tu ne survivrais pas à de telles blessures. En émettant bien sûr l'hypothèse que tu parviennes à faire en sorte que ce ne soit aps ta tête qui atterrisse en première... Ton seul moyen, c'est de remonter en utilisant la force de tes pattes. Mais il y a une chance pour que la planche cède à cause de la pression. Tu as peur, peur comme jamais. Tu n'envisages même pas la possibilité que Katharisitis vienne t'aider, mais tu tentes ta chance, parce que tu veux vivre plus que tu n'es arrogant et fier.
<< Je t'en prie Katha ! Aide-moi ! >>
Tu te sens pitoyable d'avoir été trop présomptueux. Cette erreur là, tu vas avoir du mal à l'ignorer.
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Sujet: Re: You are my nightmare. Mar 18 Aoû - 0:47
Katharistis
You are my nightmare
Ils auraient pu être amis. De très bons et de très proches amis même. Si seulement Katharistis n’avait pas reçu une mission supplémentaire de la part d’Arceus. Si seulement Amarante n’était pas obnubilé par cette idée d’être à tout prix différent de ceux qui l’entourent. Si seulement… Avec des « si », il paraît qu’on peut refaire le monde. Mais ce n’est pas aussi simple. Parce que voilà, ils sont beaucoup trop opposés, au final. En tout point. Caractère, vie, objectif… Tout était l’exact contraire de ce que voulait l’autre. Alors trouver un terrain d’entente devenait vite impossible. Ils étaient donc voués à se haïr jusqu’à la fin de leur vie ? Katharistis préférait ne pas y songer. Il voulait penser au présent et pas à ce qui pouvait l’attendre par la suite avec lui. Or, le présent, c’était les mots que le Suicune n’avaient pas hésité à lui jeter à la figure. Inconsciemment, il avait souhaité que ses paroles lui fassent mal. Aussi mal que le rejet d’Amarante envers lui. Qu’il comprenne que tout le monde souffrait dans cette histoire. Mais aussi qu’il regrettait que cette relation en soit arrivée à un point extrême aussi déplorable. Katharistis jouait assez aisément avec les mots. Il apprenait à connaître les personnes en face de lui. Même sans le vouloir, il analysait ce qu’ils étaient, leur peur, leurs regrets, leurs envie, leurs cauchemars… Un avantage qui lui permettait d’apaiser les esprits. Ou au contraire, de les fragiliser encore plus que d’ordinaire. Mais en temps normal, il n’aimait pas avoir recours à la seconde possibilité. Ça lui laissait toujours un sentiment d’amertume. Parce qu’il n’était pas fait pour ça. C’était contraire à son existence même, à sa mission de purificateur. Sauf que cette fois-là, on ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Il l’avait fait pour se défendre. Pas par pur plaisir. Cela dit, au-delà même de la haine que le Suicune lui portait, il se rendait compte que le Pokémon qui se trouvait en face de lui réussissait à lui inspirer un autre sentiment. Moins noir. Moins chaotique. Moins destructeur. De la pitié. A bien y réfléchir, il avait un peu de pitié envers cet être qui se battait griffes et crocs pour obtenir une place dans ce vaste monde. Sa place. D’un côté, Katha’ admirait l’énorme volonté dont pouvait faire preuve Amarante. Le lui avouer ? Non, ce serait remettre en cause beaucoup de choses et il s’y refusait. Puis, il comprit. En écoutant Amarante, il comprenait pourquoi il ne voulait pas le lui dire pour tenter d’arranger les choses… « Alors dis-moi, tu as atteint ton but, non ? Tu es devenu unique. Peut-être as-tu même réussi à trouver ta place dans ce monde ? Et contrairement à ce que tu crois, je ne cesse d’évoluer même si ce n’est pas physique. C’est dans la tête que ça se passe. Une des seules choses que tu ne pourras jamais comprendre. De plus, je doute que cette rencontre soit le fruit du hasard. Vois-tu, je me laisse guider par le vent, allant là où me mènent mes pattes. Souvent près d’une source d’eau, en effet. Et si tu ne m’as pas trouvé avant, c’est que ça ne devait pas se faire, c’est tout. Mais je ne comprends pas… Pourquoi me dis-tu « traître » ? Qu’ai-je bien pu te faire, exactement ? » Des réponses. Voilà ce qu’il attendait. Des réponses sincères et franches. Pas mielleuses. Pas mystérieuses. Il voulait que tout soit clair et parfaitement limpide. Comme de l’eau de roche. Rien de bien extravagant.
Du reste, il l’avait bel et bien mis au défi. Il voulait savoir jusqu’où Amarante était prêt à aller pour démontrer sa soi-disant supériorité sur lui. Katha’ ne le pensait pas capable d’aller jusqu’à sauter dans le ravin. Il était bien trop fier et orgueilleux pour oser faire un tel geste. En revanche, tenter la traversée du pont, il en était tout à fait capable, il en était certain. Par fierté. Une fois de plus. Des fois, ça étonnait Katharistis. Surtout quand il se rendait compte d’à quel point il pouvait connaître Amarante. Peut-être même plus qu’il ne se connaissait lui-même. Et sûrement mieux qu’un autre. La raison ? Il avait pu le voir sous la plupart de ses facettes. Du Pokémon gentil à un amas de haine pure et irréversible. Une constatation qui l’attristait, étonnamment. Parce qu’à une époque aujourd’hui lointaine, il avait appris à l’apprécier. A potentiellement le considérer comme un ami. Voilà pourquoi ses mots lui faisaient si mal. Maintenant, Amarante se contente de lâcher des bruits méprisants. Il fallait faire avec. Peu importe la difficulté. Et là, il se retourne enfin dans la direction du Suicune pour lui faire face. Là, Katha’ commençait à le penser plus courageux. « Je ne le pense pas. Je déduis. Là est la nuance. Cela dit, j’admire la sérénité actuelle qui semble t’habiter. Va alors, si le destin ne t’effraie pas. » Ils approchaient inéluctablement de l’instant de vérité. Son désir inextinguible de vouloir prouver au monde entier qu’il était quelqu’un allait-il être la cause de sa déchéance, de sa perte ? A la fois attentif et perplexe, le Suicune le regarde avancer et progresser petit à petit sur le pont. Ce dernier est susceptible de s’écrouler à chaque instant et ils le savaient tous les deux. Amarante avait sans doute conscience des risques qu’il encourait. Mais il n’a écouté que son envie et il y est allé. Certains appelleront ça de la folie. D’autre diront que c’est du courage. Qui gagne, qui perd. Au fond, lui, il s’en moquait bien. Mais Katharistis est quelqu’un de curieux et parfois, il peut être joueur. Ce défi lancé, il le devait également à ce petit côté. Les grincements des planches parviennent jusqu’à ses oreilles mais il ne bronche pas. A mi-chemin, son adversaire se retourne vers lui, l’air déjà plus ou moins victorieux mais avec un ton qui ne trompait personne. Il commença à déblatérer ses mots habituels. Jusqu’au moment fatidique et inévitable. La chute. Le Suicune le vit chuter sans pouvoir rien faire. Mais au dernier moment, le Méga-Lucario parvint à se rattraper in extremis à une planche du pont. Mais le Légendaire le comprit rapidement, remontrer par ses propres et seules forces lui serait impossible ou du moins, pas sans des risques colossaux. Comme un écho à ses pensées, il entend les paroles, le cri de désespoir d’Amarante. Alors il lui faut prendre une décision. Le sauver. Ou le laisser mourir là, dans ce ravin, en ayant enfin la paix au bout. Le temps passe et les forces s’amenuisent de secondes en secondes. Il faut choisir. Et vite. Le temps presse.
Katharistis aurait pu choisir la solution de facilité et partir en le laissant mourir ici. Mais ce n’était pas digne de lui, de ses convictions et des autres valeurs qui étaient les siennes. Et ce qui faisait ce qu’il était. Lentement, doucement mais d’un pas aussi assuré que léger, le Suicune avance sur le pont ; scrutant chaque bruit de chaque poutre et corde. Le vent est là, il le sent. Ce dernier le porte, lui donnant ainsi une assurance supplémentaire. Il continua ainsi sur quelques mètres, avant de parvenir à Amarante. A ce stade, il devait agir rapidement. C’est pour cela qu’il n’attendit pas l’autorisation du Méga-Lucario pour utiliser sa gueule afin de le saisir à l’épaule gauche ; l’agrippant de toutes ses forces. Le Pokémon n’était pas trop lourd et Katharistis avait de la force. C’était tout ce qu’il lui fallait pour qu’il puisse le soulever et l’envoyer valser jusqu’à la rive d’où ils venaient tous les deux. Une fois certains que son Némésis ne risquait plus rien, il prit son courage à deux pattes et entama le chemin du retour, en utilisant la même méthode qu’à l’allée. Il revint se poster en face d’Amarante avant de s’assoir en le fixant d’un air neutre. « Ne me remercie pas. », lâcha-t-il sans animosité mais sans bienveillance particulière. Katha’ l’avait sauvé parce qu’il s’était rappelé sa rencontre avec lui. Ainsi que les discussions sereines et agréables qu’ils avaient pu avoir. C’était peut-être un peu fou mais peut-être qu’en lui, subsistait l’espoir qu’entre eux, tout redevienne comme avant. Un fait quasiment inconcevable, en effet. Mais sur le coup, il n’avait pas vraiment réfléchi. Il avait presque agi par pur instinct. Parce qu’il était comme ça. Quelqu’un qui aide les autres et qui ne peut se résoudre à la laisser mourir son pire ennemi. On ne se refait pas, après tout. Pourtant, en repensant aux paroles d’Amarante avant qu’il ne chute, il ne put s’empêcher de lui fournir une réponse. « Tu te trompes. J’insiste. Tu te fourvoies complètement. Je ne t’ai jamais menti ou sous-estimé, je ne me suis jamais moqué. Tout comme je n’ai jamais voulu de cette vie, de ces missions, de ces rôles, de cette pseudo importance. J’ai conscience de ton honnêteté et si tu veux mon avis, c’est là une bien belle qualité. Et si tu te dis valeureux, c’est encore mieux. Mais moi tu sais, je ne recherche pas à aller plus haut que toi. A fournir des preuves. Je m’en fiche. Cette rivalité m’écœure plus qu’elle ne me fait aller plus loin. Mais comme elle semble être particulièrement importante pour toi, voilà. Je suis allé au même niveau que toi. Je t’ai sauvé. J’espère que tu as été satisfait par ma démonstration. » La reconnaissance d’Amarante, il n’en voulait pas. Ça ne l’intéressait pas. De plus, il avait parlé sur ce ton calme et posé qui le caractérisait si bien. Et même si le Méga-Lucario prenait mal certains de ses propos, au moins, il lui avait dit ce qu’il voulait lui annoncer depuis longtemps.
Trop longtemps.
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Sujet: Re: You are my nightmare. Mar 18 Aoû - 23:58
Amarante
Tu ne croyais pas en un sauvetage in-extremis, pourtant, c'est bien ce qui avait finit par se passer. Il était venu, lentement, à petit pas, prudemment, mais il était venu. Tu aurais aimé qu'il accélère parce que malgré ta musculature, tes bras commençaient à souffrir et le sang atteignait le bout de tes pattes avec une certaine difficulté étant donné leur position contraire à la gravité. Tu étais même allé jusqu'à planter tes griffes dans le bois pour t'y maintenir plus longtemps. Tu l'as regardé progresser, au moins autant effrayé par ta chute que la perspective de la sienne. Et reconnaitre à quel point tu pouvais tenir à lui, ça t'horrifiais. Quand il fut suffisamment proche, il se pencha pour te récupérer. Il n'utilisa aucun mot, juste des gestes rapides, concis et urgents. Il planta ses crocs dans la chair de ton épaule, une douleur aigüe le confirma. Tu savais qu'il était fort, mais tu avais peut-être oublié à quel point. Il te souleva et te lança comme un vulgaire objet. Un objet auquel on épargne certes une chute mortelle, mais pas une glissade sur le sol. Pendant un instant, tu cru voler, c'était à la fois exaltant et peu rassurant parce que tu ne contrôlais absolument rien. Tu avais fait de ton mieux pour atterrir avec un semblant de dignité, mais c'était plutôt rater il faut l'avouer. Mais au moins, tu avais pu éviter d'être davantage blessé, ce qui n'était pas si mal au final, bien que ta fierté en ait prit un sacré coup. Il revint sur la terre ferme tandis que tu t'asseyais en tailleur une patte sur ton épaule qui saignait à peine. Ses mots trop calmes eurent le même impact que des cailloux lancés en pleine figure que tu n'aurais pas pu contrer. Bien que dénués de méchanceté, ils étaient froids et vides. Il ne faisait aucun doute que tu ne l'aurais pas remercié, même s'il le méritait, parce que tu jugeais que tu ne luis devais rien. S'il t'avais sauvé, c'est que cela devait en être ainsi et que la mort était occupée ailleurs. Ton propre aveuglement t'agaçais, mais tu ne pouvais pas admettre l'évidence : que tu avais eu besoin de lui. Toi qui ne voulais l'aide de rien ni personne, il avait fallut qu'il soit là quand tu ne pouvais pas faire autrement que demander assistance, qu'elle honte... Une honte profonde et dévorante. Pire que de mentir aux autres tu finissais par te mentir à toi-même... Ta bouche s'était très légèrement entrouverte pendant un instant, hésitante. Pour finalement se refermer sans un mot tandis que tes yeux fixaient le sol, vides.
Un petit rictus indéfinissable avait remonté le bord de tes lèvres, contractant les muscles de tes joues. Était-ce un sourire ou une grimace ? La différence entre les deux était si infime qu'il était impossible de le dire avec certitude.
<< Tu as beau savoir me blesser Katharisits, tu ne sais rien de moi... Tu as beau savoir me faire sourire, tu ne sais pas ce que je désire vraiment. Je n'en sais pas ailleurs, pas plus de mon côté. J'ai juste eu droit aux mots que tu m'as confié. Tu m'as dis... >> tu t'étais tu un instant, le coeur serré. Tu avais fermé les paupières avec force, pour empêcher les larmes de couler. Même si ton visage prenait la même forme que lorsque tu étais en colère, tu ne l'étais absolument pas en cet instant. << Tu m'as dis que tu ne voulais rien de tout ceci, de tout ce pouvoir, de toutes ces responsabilités et de cette importance. Mais tu les as eues, tu les as eues après m'avoir tenu un discours qui m'a rempli d'espoir. Tu as eu tout ce que j'ai toujours essayé d'obtenir, avant de me rendre compte que tout ceci n'était qu'une quête perdue d'avance. Je veux prouver que je ne suis pas grand par la naissance, mais que je peux le devenir par les actes... Mais contrairement à toi, aux élus et aux autres légendaires, je n'ai personne pour me dire comment m'y prendre via des visions. Le seul jour où j'ai rencontré Arceus, il m'a dit de prendre soin des autres, mais il n'a jamais parlé de moi. Or, si je ne suis pas là pour veiller sur ma propre existence, qui le fera alors que même toi tu t'es résolu à ne plus le faire ? >>
Le feu bleu qui dessinait tout autour de toi une sorte d'aura n'était plus depuis un bon moment. Pourtant une couleur légèrement plus claire semblait l'avoir remplacé désormais. Tu t'étais ensuite remis sur tes pattes, chassant de ton cœur tous ces sentiments que tu jugeais parasites. L'amour, la douleur, la haine, la culpabilité, le désespoir... Tout ce qui faisait de toi un être faible. Comme tu le faisais toujours, pour éviter d'être submerger tu avais fini par tout verrouiller pendant quelques instants, jusqu'à ce que tu sois seul pour pleurer sur ton sort dont tu ne te plaignais jamais ouvertement. Et de toute manière, qui voudrait te voir dans un état pareil ? Qui voudrait se rendre compte que tu n'es qu'un être comme les autres avec des problèmes identiques et qui ne sais pas plus que les autres par où passer pour réaliser tes rêves ? Personne parce que les pokémons sont égoïstes par nature, ils font juste semblant de s'intéresser aux autres. Tu avais rouvert les paupières, les sourcils froncés et le regard aussi dur que la mine, comme d'habitude.
<< C'est vrai, tu m'as sauvé, tu es en droit d'être fier, j'ai désormais une dette envers ta personne. Aussi arrogant que je puis être, je suis un pokémon de parole. >>
Tu n'avais qu'une envie, partir, courir aussi loin que possible, t'enfuir. Ne plus devoir le supporter, lui, son regard, ses mots, sa présence. Tu regrettais de lui avoir ouvert ne serait-ce qu'une infime partie de ton esprit et de tes craintes, parce qu'il pouvait tout à fait s'en servir contre toi de la pire manière qui soit.
<< De là à parler de rivalité... c'est comme si l'un de nous considérait l'autre comme son égal, alors que nous savons parfaitement que ce n'est pas le cas. Nous sommes trop différents pour employer des termes pareils. Mais puisque tu sembles tant y tenir, peut-être pourrions-nous mettre ce combat de côté puisque le destin semble nous avoir réuni, c'est que nous avons sans aucun doute, quelque chose à partager. >>
Tu avais abandonné la colère et opté pour une voix plus calme, presque placide. Tu avais croisé les bras sur ton torse, t'étais adossé contre un arbre et avait regardé le ciel.
<< Je suppose que tu t'ennuies pas vrai ? >>
Cette phrase aurait tout aussi bien pu être adressée à Arceus qu'à Katharistis.
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Sujet: Re: You are my nightmare. Dim 3 Jan - 3:06
Katharistis
You are my nightmare
Tout s’est passé tellement rapidement. En y repensant, il est vrai que le Suicune aurait pu profiter de cette énorme opportunité pour se débarrasser définitivement de son pire ennemi. Pourtant, il a eu une toute autre réaction. Sur le coup, ça avait été presque instinctif mais il en est persuadé, il n’y a pas eu que de ça. Mais au fond, l’explication du pourquoi du comment, il s’en fout. Il l’a fait. C’est tout. Point barre. Le reste n’a pas vraiment d’importance. Ou plutôt, il ne veut pas lui donner de l’importance, de peur de comprendre certaines choses, probablement. Ce sauvetage a également été l’occasion de lui dire ce qu’il pensait de leur relation, de la vie que chacun menait. Maintenant, Katharistis ne disait plus rien. Il attendant, debout, planté fièrement sur ses quatre patte, la tête bien droite. Il attend patiemment la suite des événements. La réponse d’Amarante, entre autre. Il observe silencieusement ses moindres faits et gestes tout en faisant son possible pour ne pas sembler oppressant. Aucune mimique n’échappait à son regard. Puis, Amarante finit par briser ce silence qui commençait à devenir de plus en plus pesant et désagréable. Le Suicune l’écouta en s’asseyant sans le quitter des yeux. Il buvait le moindre de ses mots pour essayer de comprendre ses motivations, de le comprendre lui. Ce qu’il peut ressentir… Et là, tout devient beaucoup plus clair. Que ce soit l’un ou l’autre, ils n’avaient jamais pris le temps de reparler de tout cela. De tout ce qui, l’un comme l’autre, les avait poussés à se haïr et à se battre. Ils ne le faisaient qu’aujourd’hui, alors que l’un d’eux a failli laisser sa peau au fond d’un ravin. Oui, il aura fallu attendre que quelqu’un frôle la mort pour qu’un déclic se produise… Complètement stupide. « Et je n’ai toujours pas changé d’avis, Amarante. Je ne veux toujours pas de tout ce pouvoir et de ces responsabilités que l’on m’a données. Je n’en veux pas. Si j’avais le choix de tout recommencer et de choisir mon destin, j’aurais tout refusé. Je ne veux pas de ça. Je ne veux pas avoir la vie de centaines de Pokémon entre mes pattes. Je suis désolé de t’avoir déçu… Sincèrement. Je crois que je m’en veux. Mais tu as raison, au final, je crois que nous connaissons bien mal… » Il secoua sa crinière comme s’il regrettait ce fait. Et c’est le cas. Il regrette. Le Suicune réfléchit à la suite de ses paroles, faisant le tri dans ce qu’il était plus sage de dire et surtout, comment le formuler. « Je t’admire, tu sais. Se battre seul pour prouver au monde entier qu’on existe, qu’on peut être quelqu’un. Je trouve ça grandiose, vraiment. Je ne me moque pas. Et je suis prêt à… comment dire… Devenir une sorte de guide pour toi ? Si nous cessions ces querelles infantiles, je pourrais… Veiller sur ton existence. Comme autre fois. Comme j’aurais toujours dû le faire. Je veux que ça change… » Il n’avait jamais été franc. Que ce soit avec lui-même ou avec les autres. Enfin. Avec lui, surtout. Avec Amarante. Il le désire réellement.
Lui-même, il a du mal à croire qu’il a prononcé ces mots et il ne sait pas comme le Méga-Lucario va le prendre. Quelque part, sa réaction le rend anxieux, nerveux. Et s’il se faisait définitivement rejeté ? Katharistis ne voulait pas de cette option et pourtant, c’était celle qui lui paraissait la plus logique, la plus évidente. La plus censée… Mais il ne voulait pas. Il sortit de sa torpeur au moment où Amarante se leva et, sans grande conviction, le chien fit la même chose. Son ton, son expression, tout ça venait de changer, à l’instant. Tout comme ses mots. Ils étaient plus durs, plus virulents. Comme avant la chute… Au grand désarroi du Légendaire, malheureusement. « Je sais très bien que tu n’as qu’une seule parole. Mais… Ne te sens pas obligé d’avoir une dette envers moi. Je ne veux pas que tu te forces pour moi si c’est désagréable pour toi. » Au fond, sa réplique n’avait pas pour but de le blesser ou quoi que ce soit d’autre. Katharistis ne voulait pas qu’il se force pour lui, c’est aussi simple que ça. Aucune question de fierté là-dedans. Juste un fardeau qu’il ne veut pas lui donner. Pas parce qu’il le pense incapable de le réaliser. Pas pour le rabaisser. Pas pour le ridiculiser. Pas pour l’empêcher de faire ses preuves. Mais pour l’aider. Simplement. Mais voilà qu’il se remet à parler de son sentiment d’infériorité. Cela dit, contre toute-attente, il a accepté de faire une trêve. Si le Pokémon avait pu le faire clairement, il aurait très certainement souri en l’entendant. « Je n’ai absolument rien contre le fait de mettre ce combat de côté, au contraire. Je suis las de toujours devoir me battre, vraiment. Comme tu le dis, je pense que nous avons autre chose à partager que des coups de griffe et de crocs… Mais je souhaite juste te dire que… Je ne t’ai jamais considéré comme quelqu’un d’inférieur. Même avec nos différences. Pour moi, tu as toujours été mon égal, quelqu’un avec qui j’ai aussi quelques ressemblances, même si ça peut paraître contradictoire… Tu vois ? » Il ne dit pas ça en le prenant pour quelqu'un de stupide. Katha' a parfaitement conscience qu'il ne l'est pas. Seulement, il essaye d'apaiser les tentions, de faire qu'elles ne remontent pas. Pour l'intérêt des deux. Doucement, le Légendaire en profita pour se rasseoir lorsqu'il remarqua la position adoptée par Amarante. Il ne saurait dire pourquoi mais il la trouvait très... Intéressante. Sans raison particulière, sans doute mais c'était important de le noter, à ses yeux. Alors, la question posée par Amarante fit douter Katharistis. Il n'était pas certain que ce soit bien adressé à lui. Il en avait l'impression mais... D'un côté, ça lui semblait aussi un peu plus profond que ça, comme s'il parlait à une entité qui n'était pas physiquement présente parmi eux. Alors dans le doute et toujours assis, Katharistis releva le museau pour lui poser la question. D'une façon qu'il comprendrait certainement. « Entre nous... A qui est réellement adressée ta question, Amarante... ? »
hrp:
Désolée pour tous ces mois de retard ! Bon dieu, c'est inadmissible, je me sens trop mal ! D8 J'espère néanmoins que ma réponse te plaira et que tu arriveras à répondre ! éè N'hésite pas en cas de souci, tu sais où me trouver ! ♥ (et encore pardon pour tout ce retard)
Phantasmagøria
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Aqua ㄨ Bêta | Admin'
Sujet: Re: You are my nightmare. Jeu 25 Fév - 22:10
Amarante
Tu voulais croire en ces mots, comme la première fois qu'il les avait prononcés. Pouvais-tu le croire ? Pouvais-tu réellement lui faire confiance une nouvelle fois ? Ce discours sur le pouvoir qu'il avait obtenu et dont il ne voulait rien savoir... Tu avais l'impression de l'avoir entendu une bonne centaine de fois. Et, comme toujours, ton coeur s'alourdissait péniblement, parce que comme à chaque fois, le Suicune était terriblement sincère. Tu te sentais coupable de lui faire payer son destin comme s'il l'avait choisit, alors que toi le premier tu te battais pour changer ta vie... Ses excuses t'allèrent droit au coeur, mais ce qui te toucha plus encore, ce furent les paroles qu'il prononça ensuite. Il t'admirait, lui, Katharistis disait qu'il t'admirait. Personne ne t'avais jamais rien dit de semblable et venant de cet être qui comptait vraiment pour toi, ces quelques mots avaient encore plus d'impact. Tu ressentais bien sûr de la joie et une once de fierté, mais la honte dominait tout le reste et noircissait tes sentiments.
<< Je ne suis pas comme tu sembles le penser... J'ai fait énormément de choses que je regrette et j'ai blessé beaucoup de monde dans cette recherche absurde de la reconnaissance de mes pairs, et j'en ai vraiment honte...>> avouais-tu le coeur serré par l'angoisse de son jugement.
Sa proposition avait réchauffé ce coeur que tu pensais geler. Mais il te fallait la décliner, ce n'était pas ton genre d'accepter l'aide de qui que ce soit, même si tu en mourrais d'envie tu ne pouvais pas changer en quelques secondes, ça allait prendre du temps. Difficile à dire combien avec exactitude.
<< Je ne voudrais pas t'accabler d'une existence supplémentaire à prendre sous ton aile. Je connais moi-même les contraintes liées à ce rôle et elles ne sont rien de plus qu'un fardeau supplémentaire. Je n'ai que faire d'un grand frère, je n'en ai jamais eu besoin. En revanche, un ami...>> tu avais laissé ta phrase en suspens, il n'y avait pas besoin d'en dire davantage.
Sa question au sujet de ton interlocuteur te laissa pensif. Tu pris le temps de réfléchir quelques instants pour utiliser les mots justes :
<< J'ai souvent dit que je ne croyais pas en lui, mais je mentais, à moi et aux autres. Parce que j'ai toujours souffert de son désintérêt profond pour ma personne, il ne m'a jamais dit ce qu'il attendait de moi, ne m'a jamais expliqué pourquoi j'existais. Même s'il ne s'est jamais adressé à moi, Arceus et moi avons toujours eu une relation conflictuelle. La preuve, nous sommes là, toi et moi, deux ennemis sur le point de faire la paix, parce qu'il a fait en sorte que ça arrive, sans jamais se justifier envers qui que ce soit... Qu'en penses-tu ? >>
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Sujet: Re: You are my nightmare. Sam 2 Avr - 17:55
Katharistis
You are my nightmare
Il avait envie qu’Amarante prenne ses paroles en compte. Il avait envie que le lien qui existe entre eux évolue dans une bonne et nouvelle direction. Il ne voulait plus de cette querelle qu’il jugeait puéril et ridicule. Certes, ce discours, ces mots, Katharistis en avait déjà fait part… Mais cette fois-ci, il priait pour qu’Arceus n’intervienne pas une nouvelle fois en contredisant la promesse qu’il avait faite. Le Suicune était sincère dans tout ce qu’il peut dire au méga-Lucario… Et il ne voulait pas que son compagnon puisse en douter. Il mettait tout en œuvre pour cela. Alors, il l’écoutait patiemment ce qu’il avait à lui dire. Il aurait pu se taire et attendre jusqu’au bout mais le Légendaire se permit malgré tout de répondre aux premières paroles d’Amarante. « Nous sommes rarement comme les autres peuvent le penser… Le tout, c’est de comprendre soi-même ce que nous sommes et qui nous sommes. Pour moi, le fait que tu dises avoir des regrets et que tu affirmes avoir honte en ce qui concerne ces personnes que tu as blessé pour ta quête… Pour moi, ça veut dire beaucoup et je vois cela comme un énorme et important pas en avant. » C’était plus fort que lui. Il ne pouvait pas s’empêcher de lui dire ce qu’il en pensait. Katharistis ne le jugeait pas et croire une telle chose, ce serait se fourvoyer. Seulement, il lui faisait part de son avis et de son ressenti. Comme deux « amis » le feraient normalement entre eux… Comme ils auraient toujours dû le faire sans aucun complexe. Et si Katharistis avait pu sourire comme un être humain en entendant les paroles suivantes d’Amarante, il l’aurait fait sans aucun doute. Que son interlocuteur refuse son aide, ça ne le surprenait pas. A vrai dire, il s’attendait même à une réaction comme celle-là. Soit, il respecterait sa décision parce qu’il était comme ça… Néanmoins, la dernière phrase qu’il laissa en suspens fit tiquer le Suicune qui n’était pas insensible à cette remarque. Le Légendaire s’approcha doucement de lui pour aller s’asseoir juste en face. Il le fixa dans les yeux avant de se décider à répondre. « Tu ne serais pas un poids ou un quelconque fardeau, à mes yeux. Si tel était le cas, crois-tu réellement que je t’aurais fait cette proposition ? Non. Je me serais contenté de passer mon chemin… Cela dit, j’accepte ton choix et je le respecte. Même si aider les gens qui peuvent en avoir besoin, ça peut faire partie de nos rôles, tu sais. Mais si tu ne veux pas d’un grand-frère, alors très bien. Je serai fier d’être ton ami… » C’était beau de voir deux personnes ennemies depuis des années… En train de se réconcilier. C’est pour cela qu’il fallait que ça dure. Et quoi qu’il en soit, Katharistis était satisfait de pouvoir parler d’amitié avec lui et même, de pouvoir envisager que cette notion s’applique à eux deux. Parce que des amis, contrairement à ce qu’on peut penser, il n’en avait pas beaucoup et parfois, ça pouvait lui peser. Alors oui, il était sincèrement content qu’Amarante accepte de ne plus le rejeter et plus encore, il était bien heureux que ce soit lui qui lui fasse cette proposition. Et plus encore, ce fut la réponse d’Amarante à la dernière question du Suicune qui l’étonna. « Alors pendant tout ce temps… Tu croyais finalement en lui. Enfin… Je suis désolé que tu aies souffert à cause de son désintérêt et du fait qu’il ne t’aide pas à avancer. Je ne prétendrai pas savoir ce que ça fait parce qu’en toute honnêteté, je ne le sais pas. Mais tu sais, dis-toi qu’en ce qui te concerne, ton existence n’est pas programmée. Tu peux te donner le rôle que tu veux. Tu peux le rendre minime comme important… Et à mes yeux, c’est ce qui fait votre force. Parce que je suis certain que, même s’il ne s’est pas adressé directement à toi, il t’observe de là où il se trouve et il se rend compte de ce que tu vaux. Tout ceci malgré une relation conflictuelle, comme tu dis… Mais je pense sincèrement que la paix que nous sommes en train d’entamer est une preuve de sa bienveillance et de ce qu’il peut penser de tout cela. Qu’il ne se justifie pas, au fond, ça m’importe peu. C’est ce que j’en pense. » Ce n’était peut-être pas la réponse qu’il attendait… Mais Katharistis n’avait pas pour habitude de mentir et à chaque fois, il essayait de dire, le plus clairement possible, ce qu’il pensait réellement des choses. Parfois, ça lui portait un peu préjudice… D’autres fois, les autres étaient contents. Actuellement, il espérait qu’Amarante comprenne sa vision même s’il ne l’acceptait pas nécessairement…
Phantasmagøria
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Aqua ㄨ Bêta | Admin'
Sujet: Re: You are my nightmare. Mer 20 Avr - 17:47
Amarante
Les mots de Katharistis avaient un effet étrangement apaisant sur ton être. Comme si, la seule idée, qu'il puisse te pardonner, te soulageait de tout le mal que tu avais pu faire autour de toi. Comme si au final, tu n'avais toujours attendu que son pardon, pour recommencer à vivre. Pour de nouveau te sentir léger, vivant, soulagé. C'était étrange de penser qu'une seul et même personne pouvait avoir autant de pouvoir sur ton humeur. Pourtant, c'était bien le cas. Depuis quand ? Tu n'en savais rien. C'était un peu comme si... comme si ça avait toujours été comme ça. Comme si vos âmes étaient liées depuis bien plus longtemps que vous ne puissiez vous en souvenir. Peut-être même que dans une autre vie, vous vous connaissiez déjà ? Le seul qui pouvait connaitre la réponse répondait au nom de Arceus, et il n'était pas du genre très bavard en général... Dommage. Avec un petit souire heureux, tu avais prononcé un mot, aussi précieux que fragile, un terme que tu n'avais pas l'habitude d'employer, mais qui, aujourd'hui, avait une sonorité toute particulière :
<< Mon ami. >>
Tu avais hoché la tête, comme satisfait du rendu de ta voix lors de la prononciation de ce mot. Puis tu avais écouté Katharistis. Quelque part, il avait raison. Les légendaires n'avaient pas de "libre arbitre", à contrario des pokémons dits "normaux" qui pouvaient décider à n'importe quel moment de choisir ne serait-ce qu'entre le bien et le mal... Et ça, tu n'y avais jamais pensé, n'est-ce pas Amarante ? Peut-être que c'était ça, l'élément manquant dans ta réflexion ? C'est vrai, après tout, que les pokémons légendaires n'avaient pas droit de décider ce qu'ils voulaient devenir, au risque de voir leur vie soudainement reprise par Arceus... Quelque part, tu t'étais senti à la fois heureux et inquiet. Heureux parce que cela voulait dire qu'Arceus te laissait le choix de ton destin, qu'il soit grandiose ou ordinaire, tu en étais le seul décisionnaire. Inquiet parce que Katharistis n'avait pas cette chance, et que tu ne l'avais jamais compris comme ça auparavant.
<< Laisse-moi t'aider dans ta tâche, comme un ami. Quel que soit le fardeau, si nous le partageons, je suis sûr que nous serons non seulement capables de les porter mais aussi d'en venir à bout. Peut-être que c'est pour ça qu'Arceus à maintes fois tenté de nous réunir ? Parce que nous avons quelque part, besoin de travailler l'un avec l'autre. Du moins, c'est mon ressenti.>>
FIN
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Sujet: Re: You are my nightmare.
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